Le récent webinaire du Pôle Innov’Alliance consacré aux compléments alimentaires a réuni une cinquantaine de personnes le 21 octobre. Cette réunion a permis de faire un point complet sur le secteur aussi bien en terme de marché que de nouvelles sources d’innovation.

Le secteur s’est montré remarquablement résilient en affichant une croissance de 2,9% au niveau mondial pour un chiffre d’affaires de 152,9 Mds $, la France affichant une croissance de 1,9% pour un peu plus de 2,1 Mds € de chiffre d’affaires. Pour les cinq années à venir, la croissance annuelle des grands marchés européens France, Italie Allemagne devrait se situer entre 2 et 5% de au même titre que les grands marchés américain et australien. Les régions du monde les plus dynamiques devant se situer en Asie, où l’Inde et la Chine, affichent des prévisions de croissance de 8 à 10%.

Le marché est marqué par trois grands tendances de fond. Le développement de la fonctionnalité liée à l’immunité en réaction à la crise sanitaire qui voit également émerger les applications liées à la santé mentale et au bien-être, conduisant même à des croisements de plus en plus nombreux avec l’industrie de la beauté.

Parallèlement, il a été possible de découvrir l’apport de méthodes in vitro et ex vivo pour l’exploration fonctionnelle des compléments alimentaires. Dans un premier temps, Noëlle Cubizolle, directrice scientifique de la société Neuralia, a montré l’intérêt des méthodes in vitro pour démontrer l’effet synergique d’un extrait de « Huperzia serrata » développé comme nootrope. La combinaison entre des tests in vitro sur des neurones de l’hippocampe ou du cortex primaire, et des études in vivo sur diverses populations de rats âgés, a permis de clairement montrer l’effet synergique trois molécules huperzine A, d’acide caféique et un composé phénolique au sein de cet extrait de plante. Une autre illustration du potentiel des modèles in vitro a été donnée par Mayoura Keophiphath CEO de la société DIVA Expertise. Spécialiste du tissu adipocytaire, la société DIVA Expertise a développé une plateforme technologique regroupant l’ensemble des populations adipocytaires à différents stades de maturité, en format 2D mais de plus en plus 3D. Là encore, la combinaison de modèles in vitro pour l’étude de l’activité d’extraits alimentaires a montré son potentiel prédictif. Ainsi, un couplage entre un passage préalable sur une lignée de cellules intestinales Caco-2 ou d’intestin ex-vivo et des tests sur différentes lignées adipocytaires, permet de clairement mimer l’absorption intestinale et la première biotransformation à ce niveau, pour restituer fidèlement l’action in vivo d’un extrait naturel. Enfin, Yohann Wittrant directeur scientifique de la start-up Clinic’n’ cell, a montré le potentiel prédictif de leur méthodologie brevetée. Celle-ci comprend une phase préliminaire d’activation biologique de l’extrait naturel à tester suite à son administration à des volontaires et le prélèvement du sérum à un temps optimisé. Les sérums ainsi activés sont ensuite incubés en présence de différentes lignées cellulaires. Cette méthodologie permet ainsi d’obtenir des données d’activité et de tolérance très fiables chez l’homme très rapidement et à des coûts nettement plus accessibles que ceux d’une étude clinique. Si ces différents modèles permettent de démontrer le potentiel et l’efficacité biologique d’extraits naturels, le potentiel des microalgues pour apporter de nouvelles sources de molécules a été développé par Jean-Paul Cadoret directeur scientifique de la société Algama. En effet, les microalgues sont des sources d’une très grande richesse moléculaire notamment en acides gras polyinsaturés, différents stérols et caroténoïdes. Cette richesse moléculaire infinie permet de cibler de nombreuses applications dans des domaines aussi variés que la nutrition humaine et animale, les compléments alimentaires, la cosmétique, la santé, l’industrie (colorants, enzymes, adhésifs…). Les marchés adressés par les microalgues atteignaient 31,4 Mds $ en 2016 avec une prévision à venir de lancement de 1200 nouveaux produits. En complément de ce potentiel de développement, la culture et l’exploitation des microalgues offre de nombreux avantages sur l’angle environnemental et plus particulièrement la maîtrise de l’eau. De plus, la culture des microalgues présente des niveaux de productivité très prometteurs, près de dix à quinze fois supérieurs aux cultures traditionnelles. Cette approche doit encore lever certains verrous technologiques pour devenir compétitive en terme de coûts de production.

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