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Quelle approche pour la définition du naturel en parfumerie ?

Lors de ce webinar le 8 avril dernier, cent cinquante inscrits se sont réunis pour débattre de l’épineuse question du naturel en parfumerie et plus particulièrement d’un parfum.

Afin d’introduire le sujet de cet événement, le Pôle Innov’Alliance a présenté une analyse du marché des fragrances. Les résultats ont permis de démontrer que le marché de la parfumerie /cosmétique parfumerie a fortement été impacté durant la crise sanitaire, avec une baisse entre 5 et 8%. Sa contraction moyenne cache des réalités très diverses selon les segments de produits. La raréfaction des interactions sociales, les fermetures de la distribution sélective et des duty free ont fortement impacté les ventes de parfum qui ont chuté de 8,2% avec une baisse pouvant aller jusqu’à 12% pour la distribution sélective. En revanche, les produits de toilette et d’hygiène figurent parmi les segments les plus dynamiques au même titre que ceux du soin de la peau avec respectivement +2,4 et +5,3%.

D’autre part, l’industrie aromatique a également su faire preuve d’une remarquable résilience au cours de l’année 2020 avec un chiffre d’affaires mondial de 31,7% et une croissance de 1%.

Les industriels de l’aromatique ont pu amortir les effets de la crise sanitaire avec la parfumerie fonctionnelle et les croissances de 8,8 et 4% des marchés des produits d’intérieur et d’ambiance respectivement. Le marché des produits d’intérieur a ainsi atteint 300 milliards de dollars avec une croissance de 8%.  La durabilité, que ce soit au niveau des formules ou du packaging, est une tendance très forte. C’est en proposant aux consommateurs, des produits d’intérieurs comme les produits de toilette, avec des vertus olfactives relaxantes et à fort contenu émotionnel pour résister au stress et à la morosité ambiante que la parfumerie a su s’adapter au contexte sanitaire. De ce fait, les consommateurs sont particulièrement en attente de produits à forts contenus bien être et émotionnels, déclinés sous l’angle de la naturalité pour lutter contre cette morosité.

Après cette vision globale des approches marketing présentées par le service de veille du Pôle Innov’Alliance, de nouvelles conférences ont permis d’établir une réflexion plus pointue sur le sujet et d’ainsi alimenter ce débat :

Les échanges se sont tournés sur les cadres normatifs avec la norme ISO 16 128 présentée par COSMED, sur les engagements industriels comme ceux de la charte Natrue, sur les enjeux industriels et réglementaires développés par le syndicat PRODAROM, mais aussi sur les évolutions technologiques avec l’exemple de la place des produits biosourcés dans le naturel tels qu’abordés par l’Université Côte D’Azur.

Les principaux critères à prendre en compte sont identifiés dans leur grande ligne. Ainsi, la nature du carbone (fossile ou renouvelable), l’origine de la matière (origine végétale), le procédé d’obtention, les impuretés et la contamination par du non-naturel, la réduction de l’impact sur le milieu environnant lors de l’obtention du produit (biosourcing , principes de chimie verte, réduction de l’impact sur le milieu lors de l’utilisation du produit (biodégradabilité), …), utilisation des OGM, soutenabilité des produits devront être pris en compte pour définir un parfum naturel.

Ces critères ne parviennent néanmoins pas aujourd’hui à aboutir à un consensus sur la définition d’un parfum naturel. De plus, ils sont très intimement liés aux matières premières et n’intègrent pas des contraintes de formulation et plus globalement celles liées au savoir-faire du parfumeur.

Le concept est beaucoup plus large et mériterait un approche type design thinking regroupant l’ensemble des parties prenantes (consommateurs, marques et industriels de la parfumerie). Une démarche de ce type dans un état d’esprit ouvert permettrait ainsi d’intégrer les contraintes de tous en prenant soin de ne pas remettre en cause « l’art du parfumeur » dans le respect de la préservation des ressources naturelles.

Le prochain webinar Parfums & Arômes se tiendra le 9 septembre et abordera les points clés pour la durabilité des ingrédients aromatiques : écotoxicité, biodégradabilité et production responsable. Pour en savoir davantage et booker la date dans votre agenda, c’est ici !