L’œil d’Innov’Alliance :

Le parfum, axe de croissance stratégique

Dans un contexte marqué par l’inflation et une consommation plus prudente, le marché mondial de la beauté (593 milliards de dollars en 2024) se transforme sous l’effet du phénomène de « Recession Glam ». Les consommateurs délaissent les produits haut-de-gamme traditionnels pour se tourner vers des alternatives accessibles mais à forte valeur perçue, comme les parfums, les marques de distributeur et les enseignes discount.

Selon Euromonitor International, le parfum apparaît comme le grand gagnant de cette recomposition : véritable luxe abordable, il devrait représenter 23% de la croissance mondiale du secteur d’ici 2029, avec un taux annuel de 5,5%. Sa dimension émotionnelle et statutaire séduit particulièrement dans les périodes de crise, renforcée par la tendance du scent-stacking, qui encourage la superposition de produits parfumés. Les brumes corporelles, en forte croissance, illustrent cet engouement.

Face à cette évolution, les marques de luxe adaptent leur stratégie en développant des formats plus petits, hybrides et abordables, tout en misant sur l’exclusivité olfactive et des packagings premium. Les marchés d’Asie-Pacifique tirent fortement la demande, notamment en Chine, au Japon, en Corée et au Vietnam, tandis qu’en Europe et en Amérique du Nord, la parfumerie compense le ralentissement du maquillage.

Ainsi, le parfum s’impose comme un axe stratégique majeur de l’industrie cosmétique, incarnant un luxe démocratisé et redéfinissant la notion de « premium », désormais fondée sur la valeur perçue plutôt que sur le prix.