La première édition de l’AgriFood Summit franco-belge s’est déroulée les 2 et 3 avril 2025 à l’Institut de recherche flamand pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) à Melle, en Flandre (Belgique). Organisé par la CCIF Belgique, cet événement a réuni des acteurs franco-belges de l’agriculture et de la transformation alimentaire, mettant en lumière les technologies innovantes dans ces secteurs.
L’événement a accueilli des personnalités majeures, dont Xavier Lapeyre de Cabanes, Ambassadeur de France en Belgique, et David Clarinval, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Agriculture de Belgique.
Sara Botti, responsable des projets européens chez Innov’Alliance, s’y est rendue pour participer à la première journée consacrée à la FoodTech, pour ensuite se déplacer à Bruxelles et participer à la journée d’information européenne consacrée aux appels à projets lancés par le partenariat Circular Bio-Based Joint Undertaking (dont les informations clés seront présentées lors de notre webinaire d’information qui sera organisé le 14 mai 2025).
Parmi les adhérents d’Innov’Alliance, la start-up Mycophyto, spécialiste dans les solutions biologiques de régénération des sols grâce à l’optimisation des associations entre plantes et champignons mycorhiziens, était présente au Summit franco-belge et a remporté le prix du public lors de la session de pitch dédiée aux start-ups !
La première journée de l’AgriFood Summit a mis en lumière les innovations et les défis dans le domaine de la FoodTech.
Les discussions engagées ont rassemblé des experts du domaine, allant des responsables de la santé publique aux dirigeants d’entreprises, pour partager des idées et des stratégies clés sur des sujets tels que la durabilité des régimes alimentaires, l’innovation en matière de processus et de produits, et les défis posés par les protéines alternatives.
La première table ronde a mis en avant la nécessité d’intégrer la durabilité au cœur des régimes alimentaires. Les échanges ont souligné l’importance d’utiliser la digitalisation pour réduire la consommation d’énergie dans les entreprises de transformation alimentaire. Une information précise et transparente pour les consommateurs a été identifiée comme essentielle pour encourager de meilleures habitudes alimentaires. Parallèlement, les intervenants ont noté que la majorité des consommateurs s’identifient désormais comme flexitariens, une tendance que les entreprises doivent saisir en proposant des solutions diversifiées.
Des préoccupations ont également été exprimées concernant la production de viande cultivée, qui, malgré une consommation d’eau réduite, entraîne une forte consommation d’énergie. Les participants ont convenu qu’il est crucial d’augmenter la prise de conscience des consommateurs sur la durabilité et d’adopter des messages clairs pour inspirer des comportements respectueux de l’environnement, comme la réduction de la consommation de viande rouge.
Il a également été souligné qu’il est impératif de garder sur le marché uniquement les aliments durables, en garantissant qu’ils soient accessibles financièrement. Pour y parvenir, l’utilisation d’énergies renouvelables et des révisions du système fiscal pour encourager des produits plus sains ont été évoquées comme solutions potentielles.
La deuxième table ronde a pivoté autour des innovations en matière de processus et de produits, se concentrant en particulier sur la valorisation des sous-produits et les programmes de transition protéique. Geert Van Royen, manager de l’innovation au sein du pilote industriel Food Pilot de l’ILVO, a mis l’accent sur l’importance de la co-création dans l’innovation alimentaire, où la collaboration entre les universités, les instituts de recherche, l’industrie et les consommateurs est essentielle pour atteindre les objectifs de durabilité de l’UE d’ici 2030. À ce sujet, il a souligné l’expérience réussie des living labs, qui permettent aux acteurs de la quadruple hélice de travailler ensemble dans des environnements réels pour générer des applications innovantes.
La promotion de la circularité dans la production alimentaire a été également citée comme élément crucial pour éviter les déchets et maximiser l’utilisation des ressources. Boormalt, entreprise de production et de transformation de malt, a présenté des pratiques d’agriculture régénérative et le lancement d’une banque de carbone virtuelle pour favoriser les économies de carbone dans les chaînes de valeur. Par ailleurs, l’entreprise explore actuellement le recyclage des eaux usées de la transformation du malt pour produire des protéines alternatives.
En lien avec ce sujet, le chercheur de l’ILVO a souligné que l’optimisation de la fermentation microbienne est la technologie la plus prometteuse pour faciliter la transition vers des alternatives alimentaires durables.
L’échange a ensuite porté sur la priorité de préserver la qualité et la sûreté des produits alimentaires, tout en respectant les normes réglementaires. Si les intervenants étaient d’accord sur la nécessité de préserver la sécurité des consommateurs, les entreprises présentes ont souligné que la complexité réglementaire en Europe et les délais liés aux procédures d’autorisation dans le cadre du « novel food » sont des freins à l’innovation et à la compétitivité de l’industrie alimentaire européenne, par rapport à d’autres marchés dans le monde.
Enfin, l’échange a porté sur la nécessité d’harmoniser les systèmes d’étiquetage comme le Nutri-Score. Une clarté dans les étiquettes alimentaires et une compréhension des attentes des consommateurs sont essentielles pour innover et positionner de nouveaux produits sur le marché. Promouvoir des produits naturels est également crucial pour informer les consommateurs et encourager des choix alimentaires sains.
En conclusion, les tables rondes organisées lors de cette journée ont souligné l’urgence d’une action collective pour transformer nos systèmes alimentaires vers une plus grande durabilité. L’intégration de la technologie, le dialogue entre les parties prenantes, et le respect des normes de sécurité alimentaire ont été identifiés comme des piliers pour atteindre les objectifs de durabilité et de sécurité de l’UE à l’horizon 2030.
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Sara Botti – Responsable Projets Européens European project manager |